Lorsqu’elle est sortie lors de l’été 2024, la Garmin Fenix 8 AMOLED a marqué un tournant dans l’histoire de la célèbre gamme outdoor. Après avoir imposé ses montres GPS comme une référence pour les sportifs exigeants, Garmin osait enfin intégrer un écran AMOLED lumineux et contrasté, hérité de la série Epix. Mais qu’en est-il réellement après plus d’un an d’utilisation quotidienne, entre séances de vélo, running, randonnées et vie de tous les jours ? Autonomie, design, confort, précision des capteurs, fonctionnalités connectées… Je vous partage ici mon retour d’expérience complet sur la Fenix 8 AMOLED, avec ses forces, ses faiblesses et mon avis d’expert sur l’opportunité (ou non) de l’adopter.
Rappel des nouveautés sur la Garmin Fenix 8 AMOLED
La sortie de la Fenix 8 AMOLED a marqué une véritable évolution pour Garmin. Si la gamme était déjà réputée pour sa robustesse et son autonomie, cette nouvelle génération a introduit plusieurs changements notables.
Ces évolutions positionnent la Fenix 8 AMOLED comme une montre hybride : à la fois taillée pour les sportifs exigeants et suffisamment élégante pour s’imposer au poignet au quotidien.
Un écran AMOLED pour la première fois sur une Fenix
Des couleurs éclatantes, un contraste élevé et une meilleure lisibilité en intérieur. L’AMOLED est une vraie rupture par rapport aux écrans transflectifs (MIP) traditionnels utilisés pour les montres de cette gamme. Une version MIP a toutefois été proposée pour la Fenix 8 pour amorcer ce changement, ce qui ne sera pas le cas pour la Fenix 8 pro.
Un design plus abouti
La Fenix 8 était proposée avec différents bracelets dont un bracelet orange tendance, des détails raffinés, des boutons étanchéifiés et un boîtier premium qui permettent d’associer la montre aussi bien à une tenue sportive qu’à un usage quotidien.
L'amélioration des capteurs de santé et l'arrivée de l'ECG
Le cardio optique Elevate 5 gagne en précision, le suivi SpO2 s’améliore et l’ECG fait son apparition (validée en Europe seulement à partir de janvier 2025).
L’interface a également été modernisée avec des menus revus, watchfaces plus complètes et personnalisables, une navigation plus intuitive, même si tout n’est pas encore parfaitement fluide.
Une ouverture vers la connectivité grâce au micro et haut-parleur intégrés
Un micro et un haut-parleur sont désormais intégrés pour répondre aux appels et utiliser des commandes vocales, une première pour la gamme.
Design et confort au quotidien : qu'est-ce que ça donne un an après ?
Un an après, la Garmin Fenix 8 AMOLED séduit toujours par son équilibre entre robustesse et élégance. Fidèle à l’ADN de la gamme, la montre conserve un boîtier massif et solide, conçu pour résister aux conditions les plus extrêmes. Mais Garmin a peaufiné les détails : des lignes plus fines, un cache coloré qui souligne subtilement le haut-parleur et un système de boutons désormais étanchéifié.
Si ces changements paraissent mineurs, ils confèrent à la montre une touche plus premium. Résultat : la Fenix 8 n’est pas seulement un outil outdoor, elle devient une montre que l’on peut porter aussi bien en randonnée qu’en réunion, surtout grâce à la possibilité de changer rapidement de bracelet (silicone pour le sport, cuir ou métal pour un usage plus urbain).
Au poignet, le confort reste excellent malgré une certaine épaisseur, surtout sur la version 51 mm. Pour ceux qui privilégient la discrétion ou qui ont de plus petits poignets, les modèles 43 ou 47 mm s’intègrent mieux au quotidien sans sacrifier l’expérience utilisateur.
Garmin a réussi à rendre la Fenix 8 AMOLED plus polyvalente : une montre qui assume son identité sportive mais qui ne dénote plus en dehors des terrains d’entraînement.
L'écran AMOLED est un vrai changement à l'usage
C’est la grande nouveauté de cette Fenix 8 : l’arrivée de l’AMOLED. Et dès les premières utilisations, la différence saute aux yeux. Les couleurs sont plus profondes, le contraste marqué, et l’affichage gagne en finesse. Pour un usage quotidien, la lecture des notifications, du calendrier ou simplement de l’heure devient bien plus agréable qu’avec les anciennes dalles MIP.
Autre atout : le meilleur ratio écran/boîtier. Le cadran occupe désormais davantage de surface, surtout sur la version 47 mm qui profite du même affichage que la 51 mm.
Cependant, tout n’est pas parfait. En plein soleil, les écrans transflectifs restent imbattables, et l’AMOLED, même lumineux, peut parfois manquer de clarté si la luminosité n’est pas réglée au maximum. De plus, la fluidité n’est pas encore au niveau des meilleures références du marché (comme chez Samsung ou Apple). Une légère latence persiste lors de la navigation dans les menus, bien qu’elle se soit améliorée grâce aux nombreuses mises à jour déployées par Garmin.
L’AMOLED apporte donc une touche premium incontestable et transforme l’expérience visuelle, mais il oblige à accepter un compromis en extérieur et en autonomie.
La précision du suivi sportif et des capteurs avant tout
La Garmin Fenix 8 AMOLED ne se limite pas à son nouvel écran. Elle confirme son ADN de montre sportive haut de gamme avec des capteurs toujours plus performants. Le cœur du dispositif, c’est le capteur optique Elevate 5, qui améliore sensiblement la précision du suivi de la fréquence cardiaque et de l’oxygénation sanguine (SpO₂). En course à pied comme à vélo, il réagit mieux aux changements d’intensité et offre des relevés fiables pour la majorité des séances. Je reste néanmoins fervent utilisateur du combo ceinture cardiaque + montre connectée pour davantage de précision. L’ECG fait aussi son apparition, même si je n’ai pas pu la tester avant février, le temps qu’elle soit validée en Europe (janvier 2025).
Garmin a également renforcé ses mesures outdoor : l’altimètre barométrique peut désormais faire office de profondimètre pour la plongée, une nouveauté qui élargit le spectre des usages. Côté navigation, la Fenix 8 conserve son avance avec des cartes TopoActive préchargées, des reliefs détaillés et la compatibilité multi-GNSS double fréquence, gage d’une meilleure précision en forêt, en montagne ou lors d’activités d’endurance longue distance.
En pratique, la montre est fiable sur la majorité des disciplines. Elle reste une référence absolue pour le suivi sportif et outdoor, capable d’accompagner aussi bien un coureur occasionnel qu’un ultra-traileur ou un cycliste longue distance.
L'autonomie, le compromis de cette version AMOLED
Historiquement, la gamme Fenix s’est imposée grâce à une autonomie hors normes. Avec l’arrivée de l’écran AMOLED, Garmin a dû trouver un équilibre entre confort visuel et endurance. Sur le papier, la Fenix 8 AMOLED en 51 mm affiche des chiffres solides :
- Jusqu’à 29 jours en mode montre connectée (écran en extinction automatique).
- 9 à 13 jours réels en usage mixte et 9 jours avec le mode Always-On activé avec 2 h de sport quotidien (GPS actif) .
- 37 à 47 heures en mode GPS, selon que l’écran reste toujours allumé ou non.
Ces performances restent très au-dessus de la moyenne des montres connectées classiques (Apple, Samsung, Huawei), mais elles demeurent inférieures aux versions Solar MIP, capables d’atteindre les 48 jours grâce à la recharge solaire.
Concrètement, la Fenix 8 AMOLED couvre sans difficulté une semaine entière d’entraînements, mais les ultra-traileurs et aventuriers au long cours trouveront vite ses limites. Garmin conserve toutefois l’un des meilleurs rapports autonomie/écran du marché.
L’autonomie reste un point fort par rapport à la concurrence, mais elle marque un net recul par rapport aux Fenix Solar. Un compromis assumé pour profiter d’un affichage plus moderne et plus agréable au quotidien.
Une ouverture timide vers des fonctionnalités connectées
La Fenix 8 se veut plus qu’une montre sportive : elle ambitionne aussi d’être un véritable outil connecté. Sur ce terrain, Garmin a progressé… sans toutefois rattraper totalement les géants du smartphone.
Le micro et haut parleur permettent de répondre aux appels, SMS et les notifications apparaissent clairement à l’écran. La montre permet aussi de stocker et lire de la musique hors ligne, ou de piloter Spotify/Deezer depuis le poignet grâce aux commandes vocales. Mais pas encore sans s’affranchir complètement de son smartphone. Les commandes vocales peuvent aussi permettre de lancer un minuteur, de programmer un réveil ou de répondre aux messages via Garmin Messenger. En plus d’un an, je les ai très peu utilisées.
Le micro et haut-parleur permettent aussi d’enregistrer des notes vocales géolocalisées, plutôt pratique pour capturer ses idées. Seul bémol, il faut les transférer sur un ordinateur pour récupérer les fichiers audio. Sinon vous pouvez bien sûr les écouter sur votre montre.
Garmin Pay est toujours intégré sur ce modèle et fonctionne correctement, à condition que votre banque soit partenaire.
L’écosystème Garmin Connect s’étoffe avec des widgets météo, calendrier, suivi de santé (stress, sommeil, fréquence cardiaque), mais l’expérience reste moins fluide et intuitive que sur une Apple Watch ou une Galaxy Watch mais plus poussé.
Mon bilan après un an d'utilisation
Après plus d’un an passé au poignet, la Garmin Fenix 8 AMOLED confirme son statut de référence dans l’univers des montres sportives haut de gamme. Les promesses faites lors de son lancement ont globalement été tenues, même si certains points méritent d’être nuancés.
Les points forts de cette montre
L’écran AMOLED reste la star de cette génération. Au quotidien, la lisibilité et le confort visuel surpassent largement les dalles MIP des anciens modèles. Lire ses notifications, consulter ses statistiques ou simplement jeter un coup d’œil à l’heure est un vrai plaisir.
Le capteur cardio de 5ᵉ génération se révèle fiable, même sur des séances intenses. Les mesures GPS sont toujours précises grâce au double signal GNSS. Cette montre est toujours autant une valeur sûre en termes de suivi d’activité et santé.
La Fenix 8 a aussi gagné en élégance, au point de se faire oublier en dehors des séances d’entraînement. Avec un bracelet adapté, elle passe facilement d’un footing matinal à une réunion de travail. Coup de coeur ici pour son bracelet orange.
Sans oublier l’application Garmin Connect qui reste un atout majeur pour le suivi de progression, l’analyse poussée de ses données et la planification d’entraînements.
Les limites à connaître
La première limite est celle de l’autonomie en retrait par rapport aux modèles Solar. Si la Fenix 8 AMOLED tient environ 8 jours en usage intensif, les adeptes d’ultra-trail ou d’expéditions longues devront prévoir des recharges régulières.
Un léger manque de fluidité malgré l’écran 60 Hz. En effet, certaines animations et transitions manquent encore de réactivité.
Une couche connectée limitée à mon goût. Si les fonctions de base (notifications, paiement sans contact, musique) sont présentes, la montre reste moins riche en applications que les modèles Apple ou Samsung.
Verdict après plus d'un an de la Fenix 8 au poignet
La Garmin Fenix 8 AMOLED réussit le pari de moderniser une gamme déjà culte, sans trahir son ADN sportif. L’écran AMOLED apporte une expérience visuelle incomparable, et les capteurs renforcent la crédibilité de la montre pour l’entraînement. Certes, l’autonomie régresse par rapport aux versions Solar, mais elle demeure largement suffisante pour la majorité des utilisateurs, y compris les sportifs réguliers.
En clair, si vous cherchez un outil fiable pour le sport, capable de vous accompagner au quotidien avec style, la Fenix 8 est un investissement solide. En revanche, pour les aventuriers qui partent plusieurs semaines sans possibilité de recharge, les variantes Solar restent des alternatives plus adaptées.


